En 2018, le rapport du GIEC montrait que les émission nettes de CO2 doivent tomber à zéro d’ici à 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Dans cette perspective, de plus en plus d’entreprises se sont engagées vers la neutralité carbone à horizon 2030 ou 2050 dans une volonté de s’aligner sur la trajectoire 1,5°C. Certaines entreprises se disent déjà « neutres en carbone » et s’engagent désormais vers le « Net zéro » ou « zéro émission nette », mais quelle est la différence avec la neutralité carbone ?
Neutralité carbone
La neutralité carbone se définit comme un équilibre à atteindre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, et leur retrait de l’atmosphère par l’homme. La différence entre la quantité de gaz émis et la quantité de gaz extraits de l’atmosphère est alors de zéro. Selon le GIEC, la neutralité s’entend pour le
seul dioxyde de carbone CO2, mais elle est souvent utilisée dans son sens large pour l’ensemble des GES (méthane, protoxyde d’azote, CFC, HFC, etc). Si on inclut tous les GES, il faut convertir les émissions en équivalent CO2 pour que ces émissions soient comparables. Pour atteindre la neutralité carbone, les entreprises utilisent le mécanisme de compensation carbone : contrebalancer ses propres émissions de CO2 par le financement de projets de réduction d’émissions de GES. La compensation carbone consiste par exemple à investir dans des projets de plantation d’arbres, de protection contre la déforestation ou d’énergies renouvelables. Mais la neutralité carbone n’inclut pas d’engagement en termes de réduction des émissions de GES.
Zéro émission nette ou net zéro
Certaines entreprises plus ambitieuses ayant déjà atteint la neutralité carbone s’engagent à atteindre le « zéro émission nette ». Il s’agit alors d’agir en amont et d’essayer de réduire les quantités de GES émises par l’activité. Par exemple, Capgemini a atteint en 2020 son objectif de réduire de 30% ses émissions carbone par collaborateurs, en agissant sur la décarbonation de ses opérations à fort impact environnemental, à savoir : les voyages d’affaires, les déplacements et la consommation d’énergie dans les bureaux. De même, Google (qui est neutre en carbone depuis 2007) s’est engagé à ne plus émettre du tout de CO2 d’ici 2030, notamment en alimentant en totalité ses besoins énergétiques par des énergies propres.
Carbon negative
Pour aller encore plus loin, l’étape suivante est de devenir « carbon negative » : éliminer plus de carbone que ce qui est émis, à l’aide de Technologies d’Elimination du Carbone (TEN). C’est TEN sont les mêmes que celles utilisées par le mécanisme de compensation carbone : afforestation (planter des arbres là où il n’y en avait pas), reforestation (replanter des arbres), séquestration du carbone dans le sol, stockage du carbone…
C’est l’engagement pris par Microsoft : l’entreprise souhaite compenser d’ici 2050 tout le carbone émis par son activité depuis sa création en 1975, compenser sa consommation d’électricité avec des énergies renouvelables d’ici 2025 et se passer du diesel pour sa flotte automobile d’ici 2030.
